Si décembre est une fête pour les jeunes humains, c’est
une hécatombe pour les jeunes sapins. Janvier est le signe extérieur de leur
désolation. Sur le trottoir allongés ou encore droits dans leur socle, morts ou
agonisants, ils pleurent les doux moments de leur croissance.
Je vous partage ci-dessous l’échange que j’ai eu avec un
sapin de trottoir. Sa dernière phrase me fait l’effet d’une explosion. Elle
vous choquera peut-être ou simplement vous fera réfléchir.
Pour lui, peut-être, vous n’oublierez pas sa question
l’année prochaine, à l’heure de Noël.
Noël, LA fête de la renaissance.
« J'ai mal. Ma vie s'en va. Pourquoi m’a-t-on privé
de ma vie ?
Tu servais d’objet de décoration.
Objet ? Je n’étais qu’un objet ? et que
fait-on de ma vie, de ma sève ?
Valait-elle si peu à vos yeux, pour n’être qu’un objet à
regarder quelques semaines ?
J’atteins mon premier âge au terme d’une dizaine
d’années. Qu’est ce que 10 ans pour moi alors que je peux vivre jusqu’à 500
ans ?
Est-ce à dire qu’à peine sorti de la pouponnière, je ne
vaux plus rien ?
Est-ce ainsi que les humains considèrent leurs amis de
vie ?
Le sang ou la sève ont la même fonction : parcourir
nos corps pour l’alimenter, l’entretenir, le faire grandir, le faire vivre.
Me couper de ma sève revient, chez vous les humains, à
vous priver de sang.
Nous les arbres avons une sève qui coule lentement,
alors nous mourons lentement.
Sommes-nous beaux à regarder alors que nous sommes en
train de mourir sous vos yeux ?
Est-ce cela votre fête ? »
Bonne Année 2014, belle vitalité et joyeux projets.
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