Jeudi 13 juin au petit matin, notre médecin
généraliste s’est suicidé par arme à feu dans son cabinet.
Au-delà de la tristesse et du choc
ressentis par ses patients et les villageois, une question demeure : Comment
est-il arrivé là ?
Attentif, empathique, patient, de bonne
humeur, passionné par son métier, ce docteur accordait beaucoup de temps et
d’énergie à ses patients. Sa patientèle de 3000 personnes, au lieu des 1000
recommandés, le visitait à raison de 60 rendez-vous par jour, au lieu des 30
recommandés.
Se serait-il laissé déborder ? Aurait-il
voulu être trop « gentil » ? Son éthique l’obligeait-il à
accueillir les habitants de nos villages en souffrance de médecin
généraliste ? Trop de secrets médicaux à porter au sein de villages dont
il connaissait bien du monde ?
Certainement un peu de chacune de ces
raisons l’ont submergé, épuisé, mené au burn-out et à cet acte extrême.
Et nous patients, que retenir pour qu’un
autre médecin ne se retrouve pas dans cette spirale infernale ?
Depuis des décennies, l’état a développé la
culture de la visite médicale. Il a fait le jeu des lobbies pharmaceutiques en
nous conditionnant à nous rendre chez le médecin : lutte contre
l’automédication ; dénonciation des médicaments homéopathiques peu chers,
en vente libre et sans effet iatrogène ; Obligations diverses dont passage
chez un généraliste avant de se rendre chez un spécialiste, certificat médical
obligatoire pour pratiquer un sport…
Sans compter le bannissement des médecines
alternatives : Interdiction de la pratique de l’acupuncture par un non
médecin, Surveillance des praticiens alternatifs, Restrictions d’informations à
vocation curative pour les compléments alimentaires, pour les huiles
essentielles et la phytothérapie ; Pression sur les médecins qui pensent
différemment, Dénigrements et attaques systématiques des biologistes qui
trouvent des médicaments efficaces et sans effet iatrogène.
Que dire des publicités pour les aliments
ultra-transformés, ultra sucrés, ultra salés qui pourrissent nos artères, nos
cœurs, nos foies et nos cerveaux ? Du manque de vrais préventions et
d’encouragements pour un changement alimentaire indispensable ? De l’absence
d’avertissements sur les effets délétères des hautes fréquences sur nos protections
physiologiques ?
Cette culture de la visite médicale et du
médicament « réponse à tout » nous a éloignés d’une autonomie
élémentaire pour les bobos de tous les jours et d’une saine réflexion sur les
effets de ce que nous mangeons et buvons. Le médecin est devenu Dieu sur Terre,
à qui l’on confie tout et, certainement trop, nos émotions et nos problèmes
psychologiques.
Il est temps que nous nous
responsabilisions et cessions de nous déverser sur notre médecin traitant. Il
serait temps que nous confions nos problèmes psychologiques aux personnes
compétentes. Il est temps que nous délaissions cette culture de la visite
médicale qui met les urgentistes en burn-out et pousse nos médecins
généralistes au suicide. Nous patients, devenons responsables et acteurs de
nos bien-être et santé.
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