Fin décembre, juste après le coup
de froid de novembre 2012, je suis partie me promener au bois Robert. Ce bois,
suffisamment grand pour accueillir des étangs, a subi d’importants élagages
durant tout l’automne. Sur une dizaine de parcelles, 75 % des arbres ont été abattus.
J’avais assisté impuissante à ce
ravage. Je sentais le bois en pleurs, d’une tristesse infinie. Un deuil implacable
s’était installé dans ce bois d’habitude vivant, simplement vivant.
D’ordinaire, les arbres, plein d’énergie,
de forces et d’ancrage nous offrent une énergie solide et pleine d’amour.
Lors de cette promenade de
décembre, j’enlaçais un chêne dans l’espoir d’obtenir un peu de réconfort. Alors
que je l’embrassais, je ressentis un profond soupir de soulagement et entendis en
provenance de ce chêne robuste de 20 mètres de haut :
« Enfin, un peu d’amour ».
Dans le cas présent, moi, petite
humaine fragile, je lui étais source de réconfort.
Il me répétait, comme hébété :
« Pourquoi moi ? Pourquoi
suis-je le seul arbre à 20 mètres alentours, à ne pas avoir été abattu ? Je
me sens si seul : mes branchages ne communiquent plus avec aucun autre
branchage. Je me sens sans énergie, sans envie de vivre. Pourquoi ? »
Je l’encourageais, lui dis que, l’hiver,
l’énergie est dans ses racines, qu’il garde précieusement cette énergie pour le
printemps. Je sentais son énergie bien bien profondément retenue dans ses
racines.
Durant l’hiver, je retournais l’enlacer
et l’encourager. En mars, j’espérai le trouver réveillé, l’énergie vrombissante
à hauteur d’homme. Point ! Il neigeait encore, il conservait encore son
énergie sous la terre.
Début avril, le chêne fit ressurgir
un peu de puissance sans la faire s’élever. Son énergie aujourd’hui doit être à
son faîte. Bien plus tardivement que les années précédentes. Je retournerai l’embrasser
et l’écouter me dire si le printemps l’aide à mieux vivre sa solitude en
prospérant mieux.
Peut-être cherchera-t-il à
combler cet espace vide entre lui et son pus proche congénère ? Peut-être
encouragera-t-il de nouveaux plants à s’enraciner ?
En attendant, si la conscience de
notre terre et de l’eau vous intéresse, je vous recommande de lire leurs
paroles sur :
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