mercredi 25 novembre 2015

Choisissons nos mots pour sortir de l'anxiété

« Nous sommes en Guerre », « Etat d’urgence », « Bruxelles en état d’alerte maximale », « ville morte », «  armée, porte-avion, bombardements… »
Les tristes attentats du 13 novembre et ses suites ont été relayés en continu par les chaînes d’information et les radios. Nous avons été submergés de mots et d’images tristes et angoissants. Nous en sommes devenus imprégnés d’autant qu’ils sont répétés au quotidien car chaque jour fournit son lot d’attaques à l’étranger, et de vigilance sur les territoires européens. Les images renforcent les mots. Depuis, il nous faut gérer toutes ces émotions : choc, tristesse, incompréhension, deuil, peur. Nous devenons inquiets, parfois méfiants. Comment sortir de cet état de figement et d’inquiétude devant ces horreurs ? Comment retrouver sa sérénité et bien gérer les nouvelles informations ?

Dans un premier temps, réduire la quantité d’images réceptionnées. Les images sont plus fortes que les mots. Les images de mort, d’immeuble dévasté, de militaires, de rues désertes, de porte-avion, d’avion de chasse s’impriment dans notre esprit qui ne les oubliera pas. Tandis que notre esprit peut facilement oublier les mots.

Dans un second temps, prendre du recul : ces mots de terreur sont-ils les mieux appropriés ? Le mot guerre correspond-il à la réalité ? La peur qui s’installe n’est-elle pas plus violente qu’une prise de conscience de ce qui se passe dans le monde depuis une décennie ? Jusqu’où est ce que j’accepte de me laisser happé par toutes ces informations ?

Dans un troisième temps, prendre soin de ses émotions : méditer, se remettre dans sa réalité quotidienne, mener une activité physique pour évacuer le stress, s’instruire sur la gestion du stress. On peut lire par exemple « Sortir del’anxiété : Mode d’emploi » écrit par Mona Poisson et Xavier Cornette de Saint-Cyr (éditions Jouvence) pour définir son niveau d’anxiété et trouver le moyen de l’apaiser.


Quand on a pris suffisamment de distance, alors il est possible de prier et de bénir tous les acteurs : les victimes, les bourreaux et les différents intervenants (politiques et autres) dans leur amour de la vie, dans leur générosité, dans leur ouverture d’esprit, dans leur foi intérieure, dans leur besoin de paix intérieure, dans leur acceptation de l’autre. Prier pour l’âme des victimes, l’âme des bourreaux et l’âme des intervenants. Enfin, s’il y a des valeurs sur lesquelles nous pouvons tous nous raccrocher au-delà des communautés, ce sont celles de l’amour de la vie, de la solidarité, du partage, de la tolérance et du respect des autres. C’est ce que représentent les « Liberté, égalité, fraternité ».