mardi 30 avril 2013

La demande d'amour d'un chêne

L’hiver fut long pour nous les Hommes mais aussi pour les végétaux. Et nous attendons encore le vrai printemps. J’aimerais mettre en lumière le vécu du monde végétal au travers les dires d’un chêne.

Fin décembre, juste après le coup de froid de novembre 2012, je suis partie me promener au bois Robert. Ce bois, suffisamment grand pour accueillir des étangs, a subi d’importants élagages durant tout l’automne. Sur une dizaine de parcelles, 75 % des arbres ont été abattus.
J’avais assisté impuissante à ce ravage. Je sentais le bois en pleurs, d’une tristesse infinie. Un deuil implacable s’était installé dans ce bois d’habitude vivant, simplement vivant.
D’ordinaire, les arbres, plein d’énergie, de forces et d’ancrage nous offrent une énergie solide et pleine d’amour.

Lors de cette promenade de décembre, j’enlaçais un chêne dans l’espoir d’obtenir un peu de réconfort. Alors que je l’embrassais, je ressentis un profond soupir de soulagement et entendis en provenance de ce chêne robuste de 20 mètres de haut :
« Enfin, un peu d’amour ».
Dans le cas présent, moi, petite humaine fragile, je lui étais source de réconfort.
Il me répétait, comme hébété :
« Pourquoi moi ? Pourquoi suis-je le seul arbre à 20 mètres alentours, à ne pas avoir été abattu ? Je me sens si seul : mes branchages ne communiquent plus avec aucun autre branchage. Je me sens sans énergie, sans envie de vivre. Pourquoi ? »

Je l’encourageais, lui dis que, l’hiver, l’énergie est dans ses racines, qu’il garde précieusement cette énergie pour le printemps. Je sentais son énergie bien bien profondément retenue dans ses racines.

Durant l’hiver, je retournais l’enlacer et l’encourager. En mars, j’espérai le trouver réveillé, l’énergie vrombissante à hauteur d’homme. Point ! Il neigeait encore, il conservait encore son énergie sous la terre.

Début avril, le chêne fit ressurgir un peu de puissance sans la faire s’élever. Son énergie aujourd’hui doit être à son faîte. Bien plus tardivement que les années précédentes. Je retournerai l’embrasser et l’écouter me dire si le printemps l’aide à mieux vivre sa solitude en prospérant mieux.

Peut-être cherchera-t-il à combler cet espace vide entre lui et son pus proche congénère ? Peut-être encouragera-t-il de nouveaux plants à s’enraciner ?

En attendant, si la conscience de notre terre et de l’eau vous intéresse, je vous recommande de lire leurs paroles sur :